Contrairement aux deux mesures précédentes, cette disposition est jugée défavorable aux acquéreurs et fait grincer des dents. La loi de finances pour 2025 donne ainsi la possibilité aux collectivités locales d’augmenter de 0,5 point les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), improprement dénommés « frais de notaire », sur les achats immobiliers à partir du 1er avril. Ces frais sont progressifs et varient en fonction de la valeur d’achat du bien avec un plafond fixé dorénavant à 5 %.
En revanche, pour ne pas reprendre d’une main ce qui est donné de l’autre, les primo-accédants ne seront pas concernés par cette hausse pour la fraction de la valeur du bien acquis inférieure ou égale à 250.000 euros. En outre, cette mesure ne s’applique que pour une durée de trois ans, du 1er avril 2025 au 31 mars 2028.
D’ores et déjà, plusieurs départements dont la Ville de Paris, qui dispose à la fois de compétences communales et départementales, ont annoncé faire passer de 4,5 % à 5 % le taux des DMTO à compter du 1er avril comme l’y autorise la loi. Même si ce relèvement n’est pas une obligation, de nombreux autres départements en quête de recettes supplémentaires et confrontés à des budgets contraints, devraient également relever ce taux.
Attention, le taux applicable aux transactions est celui en vigueur lors de la vente effective. Si l’acquéreur a signé un compromis ou une promesse de vente antérieure à la hausse des DMTO, il ne peut bénéficier de l’ancien taux. « Nous avons déjà mis des clauses à ce sujet dans certains compromis de vente pour prévenir de l’augmentation des DMTO au moment de la signature de l’acte authentique », illustre Delphine Rouxel, présidente du réseau Nestenn.
Des professionnels dénoncent un très mauvais coup porté au marché. C’est le cas de Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), qui dans un communiqué estime que cette « hausse est tout sauf anodine : elle représente 1.500 euros supplémentaires pour un achat de 300.000 euros. » Même si cela ne paraît pas très élevé, cela s’ajoute à l’augmentation régulière de la taxe foncière. De plus, déplore-t-il, si la mesure est provisoire, « nous le savons tous : en matière de fiscalité l’éphémère a la fâcheuse tendance à devenir pérenne. »