Immobilier : une reprise mesurée, entre prix maintenus et acteurs frileux

Après une année 2019 remarquable, le marché de l’immobilier devrait connaitre en 2020 les effets cumulés du resserrement des conditions de crédit et de la crise historique du Covid-19. Eléments de repère.

Une contraction historique et une reprise très mesurée

Les chiffres publiés par le baromètre LPI / Se loger sont imparables. Fin mai 2020, le nombre des compromis signés accuse une baisse de 62,1% en niveau trimestriel glissant sur les logements anciens. Et si le nombre de signés sur les vingt derniers jours est 3,5 fois supérieur à celui d’avril, il reste inférieur de plus de 39% à celui de la même période un an auparavant.

Une crise historique renforcée par des conditions d’octroi des crédits qui se sont considérablement durcies depuis décembre 2019, à la suite des recommandations du Haut conseil de stabilité financière. Enfin, comme le montre l’Observatoire du crédit logement, le taux moyen des prêts consentis aux particuliers remonte, pour atteindre 1,25 % (hors assurance et coût des sûretés) en mai 2020, soit presque le niveau qu’il avait en juin 2019 alors qu’il était en chute.

Des prix toujours soutenus et des acteurs frileux.

Pour autant, les prix ne fléchissent pas selon le même baromètre. Si sur un an, les prix de l’ancien et du neuf ont cru respectivement de 5,1 et de 3,3%, la hausse sur les trois derniers mois continue : mesurée pour le neuf, à 0,2% et nette pour l’ancien à 3,5%.

Pour aller plus loin, des enquêtes sont réalisées sur le moral et les projets des acquéreurs comme des vendeurs. Leurs résultats, variés, convergent sur un point néanmoins : la crainte du futur. En effet, le spectre du chômage et d’une perte de revenu pourrait affecter à la fois acheteurs comme vendeurs. Une invitation à rester vigilent et à vérifier ces tendances une fois l’automne passé.