Le DPE (diagnostic de performance énergétique), devenu juridiquement opposable depuis juillet 20218 : « un impact probable sur le prix, et possible sur la localisation et la nature du bien »5
Selon Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du Groupe BPCE, « l’effet du DPE devrait s’accroître quand le marché se détendra, l’effet de sélectivité (étant) plus sensible lors des retournements … mais l’aide à la rénovation est de nature à pondérer les effets disruptifs sur les prix et la localisation ».
La refonte du DPE prévue par la loi Elan9 promulguée en 2018, et notamment l’opposabilité juridique des informations contenues dans le DPE, sont appliquées depuis le 1er juillet 2021. L’instauration de contraintes progressives pesant sur les logements les plus énergivores (étiquettes énergétiques E, F et G) destinés à la location (à compter de 2023, travaux de rénovation obligatoires pour les logements classés F ou G, avant révision des loyers ; location interdite à compter de 2025 pour les étiquettes G, de 2028 pour les F, et de 2034 pour le E), vont contraindre les bailleurs et mettre sous pression la demande en logement des ménages.
Plusieurs articles sont parus sur l’attrait pour l’achat de biens énergivores, en jouant sur leur décote avec la perspective de les rénover. Pour référence, un article du 17 janvier 2022 dans Capital mentionnait le constat par la plateforme SeLoger d’un afflux d’annonces de vente pour des biens d’étiquettes F et G dans certaines villes10.
Néanmoins, selon les Notaires de France, « si la modification du DPE a pu laisser augurer d’une augmentation des volumes de vente des biens en classes F et G, les bases immobilières notariales, en l’état actuel, ne confortent pas cette analyse. Il apparaît trop tôt de pouvoir affirmer que cette tendance puisse exister »1.
Ce qui est lisible à ce stade : « la performance énergétique globale du parc immobilier s’est, de façon générale, améliorée sur 10 ans »1.
Le marché du neuf, qui avait rebondi dès la sortie du confinement en mai 2020, continue son rattrapage, mais est toujours entravé par les multiples difficultés à produire
Sur l’ensemble de l’année, 471 000 logements ont été autorisés à la construction11 :
- Soit + 18,9 % par rapport à 2020,
- Et + 3 % par rapport à la période mars 2019 à février 2020 pour faire abstraction de la période de contexte sanitaire qui avait considérablement freiné le marché du logement neuf.
Dans le même temps, l’estimation de logements commencés est légèrement en baisse :
- 386 700 logements mis en chantier: + 10,7 % par rapport à 2020 et – 0,4 % sur la période de 12 mois avant crise (mars 2019 à février 2020).
Le rebond moins vigoureux des mises en chantier par rapport aux autorisations illustre les entraves de l’appareil de production :
- Résultant de la crise sanitaire, les difficultés que rencontre le secteur de la construction du neuf (approvisionnement des matériaux, hausse des prix des matières premières, pénurie de main d’œuvre qualifiée…) s’additionnent aux facteurs structurels (rareté et cherté du foncier, accroissement des règles et normes de constructions…) ;
- Toutefois, le point bas atteint en 2021 n’a pas rejoint ceux de 2009 ou 2015 grâce à un contexte de vive reprise et d’appétence des français en matière d’immobilier résidentiel.
Comme pour le marché des transactions de l’ancien, il est constaté un léger ralentissement sur la fin d’année 2021, les logements autorisés étant l’indicateur avancé de la production à venir ; phénomène plus marqué pour les logements individuels.