« La nouvelle méthodologie du DPE (…) conduit à une plus grande part de logements chauffés aux énergies fossiles parmi les passoires énergétiques », note aussi l’ONRE.
Ainsi les logements chauffés au fioul sont 44 % à être classés F ou G, contre 15 % pour ceux chauffés à l’électricité et 12 % pour ceux chauffés au gaz. Le nouveau DPE a bien pénalisé les logements chauffés au gaz qui composent désormais 29 % des passoires thermiques contre 16 % en 2018. Quand la part des logements chauffés à l’électricité est, elle, passée de 54 % à 33 %.
Taux élevé de passoires en région parisienne
L’étude constate encore que le parc social est nettement moins énergivore que le parc privé. Elle souligne enfin le taux élevé (29 %) de passoires thermiques à Paris et en petite couronne, là où le marché de l’immobilier résidentiel locatif est particulièrement tendu.
Ces chiffres étaient très attendus par les professionnels de l’immobilier, qui n’ont cessé d’alerter sur le risque de voir sortir de la location un certain nombre de logements énergivores. Ceci au vu des nouvelles règles fixées par la loi Climat et Résilience .
Série d’interdictions à venir
La première échéance est toute proche : dès le 25 août, les propriétaires bailleurs d’un logement F ou G en métropole ne pourront plus en augmenter le loyer. Et dès le 1er janvier 2023, les pires passoires thermiques , c’est-à-dire les logements dont la consommation énergétique finale dépasse 450 kWh par m2 et par an, ne pourront plus faire l’objet d’un nouveau contrat de location.
Enfin, tous les logements G seront interdits à la location en 2025, les F en 2028 puis les E en 2034. Selon la plateforme de petites annonces Bien’Ici, certains propriétaires mettent déjà leurs biens en vente plutôt que de réaliser les travaux nécessaires à leur rénovation. Et le phénomène pourrait s’accentuer.
En dépit de cette menace, le nouveau ministre de la Ville et du Logement, Olivier Klein, a fait savoir qu’il ne reviendrait pas sur le calendrier de la loi Climat. « Il faut avoir ce volontarisme », a-t-il indiqué juste après sa nomination, rappelant que les passoires thermiques rendaient leurs occupants « vulnérables » en hiver, mais aussi durant les périodes de forte chaleur.