Mais pour le moment, « nous sommes dans une période de blocage », témoigne Eudes Baufreton, le directeur général de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). « C’est tendu du fait de problèmes de trésorerie et des questions de pouvoir d’achat des ménages », explique aussi Danielle Dubrac, la présidente du syndicat immobilier Unis. « Nous sommes un peu plantés par le climat anxiogène lié à la guerre en Ukraine et par la crise énergétique qui a commencé dès fin 2021 », ajoute-t-elle.
Il a déjà fallu revaloriser en 2022 les charges d’énergie par rapport à ce qui avait été prévu l’année précédente. Et pour 2023, les budgets risquent à nouveau d’être plombés par les hausses de charges – malgré le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, qui permet de limiter les dégâts. « Face à cela, les copropriétaires votent les travaux d’urgence, les travaux curatifs, mais pas forcément les travaux de rénovation énergétique », poursuit-elle.
La pression est pourtant là, en tout cas pour les propriétaires bailleurs. La loi climat et résilience impose un certain nombre de contraintes afin d’inciter à la rénovation énergétique des logements. Depuis le 25 août, il est déjà interdit d’augmenter le loyer à la relocation d’un bien immobilier étiqueté F ou G au titre du diagnostic de performance énergétique (DPE) ou de le réviser en cours de bail. Et dès le 1er janvier prochain, les premières interdictions de louer tomberont pour les pires passoires thermiques – soit environ 140.000 logements en France, selon l’exécutif. Pour le côté incitatif, les copropriétés peuvent bénéficier du dispositif d’aide gouvernemental MaPrimeRénov’.